223 Promenade des Anglais.
Depuis les baies vitrées de l’hôtel Radisson Blu Nice, la Méditerranée s’offre aux regards sous l’insolent soleil de novembre.
L’atmosphère invite à la flânerie. Mais le programme du dernier Rassemblement Annuel du CEG est tout autre.
Du 22 au 24 novembre, les cabinets du CEG se sont réunis pour réfléchir à la mise en valeur de leur conseil. Un enjeu stratégique pour les cabinets d’expertise comptable.
« Frédéric Jallat est un spécialiste du marketing des services. Pendant plusieurs mois, nous avons travaillé ensemble pour le faire venir sur votre terrain de jeu, celui de l’expertise comptable », explique Jérôme Clarysse à l’auditoire.
L’homme à l’allure élancée s’avance sous les applaudissements.
Son postulat de départ est le suivant : l’automatisation de la saisie accroît les gains de productivité, mais diminue de fait les honoraires. Pour compenser, les cabinets cherchent donc à réaliser des nouvelles missions à forte valeur ajoutée (le fameux conseil). Mais avant cela, il est crucial de déjà mettre en valeur l’accompagnement qui est réalisé auprès des clients, et qui est souvent peu ou pas facturé.
Peu à peu, l’enseignant-chercheur dessine les changements de perspective que la profession comptable doit entamer.
Il nous rassure : d’autres industries sont passées par là. Starbucks dans le café, Volvo dans l’automobile, Macif dans les assurances,… Les exemples cités sont marquants et fonctionnent. La prise de conscience est réelle.
L’intervention de Frédéric Jallat est le point de départ du nouveau groupe de projet qu’il va piloter sur la mise en valeur de l’offre de services des cabinets. Les volontaires pour y participer ne devraient pas manquer.
Ce neuroscientifique est spécialiste de la concentration. « Aujourd’hui, notre système d’attention explose. Notre vie mentale est éclatée ». En cause, bien sûr : smartphones, réseaux sociaux, sollicitations incessantes ..
Mais pourtant dans la salle, on entendrait une mouche voler. On boit ses paroles :
« Le cerveau ne peut pas courir ».
« Il ne peut pas faire deux choses à la fois ».
« Il est soumis à des limites biologiques » ;
« La concentration passe toujours par une intention » ;
« Un cerveau bien concentré est calme ».
« Toute interruption nécessite de refaire ensuite les bons branchements ».
« La clé pour aller vite, c’est d’enchaîner vite » ;
« Comme un chasseur de perles, il faut alterner les phases de planification et d’exécution ».
Tous, nous prenons conscience du désordre qui règne dans le déroulement de nos journées, et de la nécessité de travailler notre « équilibre attentionnel ». L’intervention marque.
Après ces interventions, la journée se conclut par un dîner spectacle animé par le magicien « Magic Tao », aussi drôle que talentueux. Les éclats de rire fusent. Les échanges à table se finissent tard dans la nuit.
Après que les membres du CEG ont visité Nice sous un radieux soleil matinal, Stéphane Raynaud rentre en scène. Il vient nous livrer ses dernières analyses des mouvements en cours dans la profession.
Il entame sur le report de la facture électronique, qui va donner lieu à un véritable « Far West » en 2024 du côté des cabinets, des éditeurs, de l’administration. Il enchaîne sur l’essor de l’IA dans les outils comptables, à laquelle il va falloir acculturer les équipes dans les cabinets. Face à l’accélération des technologies et du désengagement au travail, il poursuit sur la nécessité de créer des équipes engagées, justement.
En conclusion, Stéphane Raynaud analyse l’émergence de deux modèles : celui des cabinets portés par des fonds d’investissement, et celui de cabinets dépatrimonialisés en Sociétés Coopératives de Production (SCOP), qui se multiplient.
Point par point, il délivre une analyse d’une rare finesse, passionnante et éminemment stratégique.
Fort de la conviction de Jérôme Clarysse selon laquelle « le conseil n’a pas de valeur sans restituable », le CEG a développé l’outil DiagOp : un logiciel d’appui au questionnement de vente avec livrables automatisés.
Le DiagOp a été présenté en séance aux cabinets, avec une démonstration par Olivier Dhaine (membre du CEG) sur un questionnaire de sensibilisation à la cybersécurité administré auprès d’un client fictif du bâtiment.
En quelques clics, un rapport tangible est généré, porteur de nouvelles missions, de nouveaux honoraires et/ou de missions développées en interprofessionnalité avec des partenaires spécialistes du secteur.
Puis, les séquences se succèdent : analyse des impacts du report de la facture électronique sur les cabinets, avancées du groupe de projet RSE (pour Benoît Capelle qui conduit ce groupe de projet « demain, la mission RSE sera récurrente » !), MOOC pour former les collaborateurs et les clients sur MEG, mise en commun des spécialités des membres du CEG, nouveaux groupes de projets,…
Le contenu livré cet après-midi du 23 novembre révèle l’ampleur du travail abattu ces derniers mois au sein du CEG.
Alors que certains peinent à se réveiller de la soirée de la veille qui s’est déroulée au château de Crémat, Marine Lévesque présente les dernières analyses du Cockpit, l’outil de pilotage et de benchmark mensuel des cabinets membres du CEG. L’occasion de présenter le baromètre du CEG qui verra le jour en 2024, sur la base d’une grande enquête nationale. Un projet d’envergure.
Jérôme Clarysse a ensuite expliqué les recettes de sa veille : un exercice auquel il s’adonne quotidiennement, près de 3h par jour (!) et dont il fait profiter les membres du CEG. Un outil indispensable, pour « voir venir ».
La conclusion de ce Rassemblement Annuel du CEG est revenue au Professeur Saldmann. Auteur du best-seller « Le meilleur médicament, c’est vous », paru en 2013, il a expliqué aux membres du CEG les gestes et réflexes essentiels à adopter pour une hygiène de vie saine.
Pendant ces 3 jours, le CEG a donc pris soin des cabinets … mais aussi de la santé de ses membres !
Rendez-vous le 1er février à Lyon, pour notre prochaine Journée d’Échanges.
Marine Lévesque, Responsable de la ligne éditoriale.