Dans ce nouvel épisode, nous recevons Rémi Devivier, associé au sein du Groupe Numéral, et Gilles Burysek, consultant en transformation digitale.
Les deux hommes pilotent conjointement la transformation digitale du groupe Numéral, basé en Champagne, depuis 2015. Cette transformation digitale, c’est un vrai projet de cabinet, ou plutôt : un vrai « projet d’entreprise ». Et la différence, pour eux, est importante.
Numéral compte aujourd’hui 5 sites dans le Grand Est (Reims, Troyes, Chalons en Champagne, Epernay et Chaumont), 60 collaborateurs et 1 700 clients.
Le groupe a notamment connu des rachats successifs de cabinets : des entités distinctes qu’il a fallu réunir sous une même marque au démarrage, et petit à petit sous une même transformation digitale plus globale.
Cette transformation s’articule aujourd’hui autour de 4 volets :
Dans ce projet, l’acculturation des associés, des managers intermédiaires et des équipes a été (et est encore) le challenge le plus important.
Les bouleversements impliqués par la digitalisation ont été d’autant plus importants que la profession comptable est par nature réglementée, avec des équipes qui ont été habituées pendant longtemps à des missions historiques bien définies, à un modèle économique stable, à une interdiction de communiquer…
De telles évolutions, « ça ne se fait pas en 15 jours », explique Rémi. « Il faut faire adhérer la base (…) Ce sont eux qui élaborent les process, l’organisation, les améliorations (…) Je n’impose rien. Je fais participer ».
Rémi nous explique aussi que cet esprit participatif est le fruit de la démarche qualité du Groupe, qui est certifié Iso 9001 depuis 2007.
« La transformation digitale éclair, je n’y crois pas du tout » explique Rémi. « Ce n’est pas seulement mettre en place un outil (…) Il faut convaincre les associés, et les équipes (…) Si on le fait trop vite, ça peut créer des dégâts humains ».
La transformation digitale que met en œuvre Numéral vise aussi à faire évoluer les services proposés aux clients : traitement des flux en temps réel, capacité à sortir des indicateurs sur un rythme périodique, faire de l’anticipation, apporter des prestations de conseil pertinentes pour les entreprises clientes…
Tous les investissements induits par cette transformation digitale ont forcément réduit l’EBE. « Mais la structuration du cabinet comme une « vraie » entreprise aura une incidence sur la valeur du cabinet », affirme Gilles.
Car le ROI sera important en termes de productivité : avec la plateforme digitale mise en place chez les clients, Rémi estime que le temps gagné est de 35%.
Et ce gain de temps l’enthousiasme : « J’aimerais avoir 20 ans de moins, car là on va faire notre vrai métier d’accompagnement, notre vrai rôle d’expert-comptable ».
Bonne écoute !
