Baromètre 2024 du CEG sur la profession comptable : « Nous voulons installer une norme »

Podcast Les Experts-Comptables de demain #46

Bienvenue dans cet épisode, avec un invité un peu spécial : Jérôme Clarysse, président du CEG !

Dans cette discussion, Marine Lévesque et Jérôme Clarysse présentent le tout 1er baromètre annuel du CEG sur l’état des lieux et la profession d’expertise comptable, publié le 10 octobre 2024.

Ils reviennent notamment sur :

  • L’ambition de ce baromètre : “Suivre les axes d’amélioration ou de dégradation de la profession, dans le temps” et “installer une norme”
  • La manière dont il a été construit
  • Les principaux résultats
  • Les enseignements clés
  • Les prochaines étapes !

Les principaux résultats du baromètre :

• Des écarts de perception sur le moral des équipes et le management

Les participants ont en moyenne noté de manière correcte leur état personnel (7,60/10), leur état professionnel (6,99/10) et leur optimisme sur la profession comptable (6,80/10). De même, ils notent le moral des équipes à 6,56/10 et le management de leur cabinet à 6,45/10.

Mais derrière ces moyennes « consensuelles », on trouve des écarts significatifs entre les différents profils : les experts-comptables dirigeants ou associés, notamment, ont une vision plus positive de « l’état des troupes ».

Ainsi, au moral des équipes, ils accordent une note supérieure de +1,36 point à celle donnée par les collaborateurs comptables (7,23 vs. 5,87). Cela est encore plus frappant pour le management de leurs cabinets, qu’ils notent 1,65 point de plus que les collaborateurs (7,33 vs. 5,68) :

Il y a donc un écart de perception tangible entre la direction et les équipes sur le climat managérial qui règne dans les cabinets.

Le CEG a également recueilli dans son enquête plusieurs témoignages de collaborateurs, chefs de mission et assistants comptables se plaignant des conditions de travail et de la forte pression qu’ils ressentent au travail … Même si le management de proximité semble mieux fonctionner dans les petites structures de moins de 10 salariés, l’amélioration du management reste un enjeu clé dans bon nombre de cabinets. Notamment pour leur permettre de recruter.

• 73,2% des cabinets n’améliorent pas leurs délais de production

Du côté des cabinets, le baromètre constate une certaine stabilité dans la manière de produire, d’appréhender la concurrence, dans la santé financière des cabinets … En bref : le métier ne change pas tous les matins.

Il conclut notamment que 73,2% des répondants travaillent dans des cabinets qui n’améliorent pas leurs délais de production. Soit la somme :

  • Des 41% qui disent avoir des délais de production stables (… ce qui n’est pas une bonne nouvelle, puisque la productivité est sensée s’améliorer en continu !)
  • Et des 32,2% qui témoignent d’une productivité qui se dégrade.

 

Cette stagnation en matière de délais de production tranche avec les profonds bouleversements qui s’apprêtent à révolutionner les cabinets (facture électronique et IA en tête), et dont la profession attend beaucoup.

• Des clients qui font grise mine

Les encours clients des cabinets semblent raisonnable, avec une moyenne de 45 jours. Par ailleurs, 61,6% des répondants disent que les délais d’encaissements de leurs cabinets sont stables, voire qu’ils s’améliorent.

Mais pour autant, bon nombre témoignent des difficultés clients qui s’accroissent. Ils sont ainsi 30% à signaler que les ouvertures de procédures collectives sont à la hausse chez leurs clients.

Les experts-comptables, premiers partenaires business des entreprises (et notamment des TPE-PME), sont aux premières loges pour constater quand ces dernières vivent des difficultés …

• Polarisation autour de deux modèles de cabinets

La RSE, enfin, est de plus en plus vue comme une future activité récurrente pour la profession d’expertise comptable. Avec une posture privilégiée pour accompagner les patrons de TPE dans leur démarche RSE, les cabinets doivent pourtant affronter un marché :

  • Les grandes structures, qui se concentrent encore davantage en rachetant des cabinets de petite ou moyenne taille. Ce mouvement est aussi facilité par l’arrivée des fonds d’investissement dans la profession, qui viennent financer cette croissance, et cherchent à stimuler les gains de productivité des cabinets.

 

  • La permanence de petits cabinets qui reflètent l’ADN premier de l’exercice libéral. Parmi eux, beaucoup tirent leur épingle du jeu avec un positionnement précis dans un secteur ou un type d’offres, un fort niveau de digitalisation, un conseil de proximité et à forte valeur ajoutée … D’autres, en revanche, semblent ne pas chercher à faire évoluer leur mode de fonctionnement historique.

• La RSE, terrain de conquête

Face à ce paysage contrasté, le baromètre conclut à une polarisation grandissante de la profession autour de 2 modèles de cabinets :

  • qui n’est pas encore mature ni en attente, avec une sensibilité des clients à la RSE notée 3,15/10
  • et qui ne les a pas encore identifiés comme légitimes pour ce type d’accompagnement. En effet, l’immense majorité des clients n’interrogent jamais (55,82%) ou rarement (30,99%) leur cabinet d’expertise comptable à ce sujet.

 

Pour les cabinets volontaristes sur la RSE : l’heure doit donc être à la proactivité. Les grands cabinets sont pionniers en la matière, puisque 47% des cabinets de plus de 200 salariés ont déjà une offre en place.

Bonne écouté !

💫💫💫 Merci aux sponsors du baromètre :

📖 Ressources utiles ou citées dans l’épisode :