Bienvenue dans ce nouvel épisode de notre série sur la spécialisation !
Après avoir abordé la spécialisation dans l’immobilier, nous rencontrons aujourd’hui Amine Tber, expert-comptable et fondateur du cabinet Excilio, spécialisé en e-commerce et dropshipping.
On en entend beaucoup parler sans toujours bien comprendre de quoi il s’agit : le dropshipping signifie « livraison directe fournisseur ».
Ce terme désigne une vente qui s’effectue le plus souvent sur internet, dans laquelle le dropshipper est en charge de la commercialisation et de la vente du produit. Quand la vente a eu lieu, le dropshipper effectue ensuite la commande chez le fournisseur, et c’est ce dernier qui expédie le produit chez le client final. Malgré tout, le dropshipper est bien responsable de plein droit de la bonne exécution de la commande passée par le client.
Contrairement aux idées reçues, cette pratique est assez ancienne et est même antérieure au web. Elle permet aux dropshippers de lancer leur activité assez facilement, sans avoir à se préoccuper des stocks.
Selon Grand View Research, le marché mondial du dropshipping devrait atteindre 1 254 milliards de dollars à horizon 2030[1] ! Un volume qui aiguise tous les appétits, y compris ceux d’acteurs peu scrupuleux (fausses promotions, prix barrés, délais de livraison à rallonge …). Sur fond de fortes polémiques ces dernières années impliquant notamment des « stars » de la télé-réalité, la pratique est en passe d’être régulée et assainie.
Pour autant, Amine nous rappelle qu’il ne faut pas mettre tous les acteurs du secteur dans le même panier. Le dropshipping, s’il est bien pratiqué, est tout à fait légal et légitime.
Son cabinet Excilio accompagne ainsi des acteurs du e-commerce (commerce en ligne, dropshipping, marketplaces …), des agences de communication spécialisées dans le e-commerce, ou encore des infopreneurs du web.
[1] Source GrandViewResearch https://www.grandviewresearch.com/press-release/global-dropshipping-market
Amine est « tombé dans la marmite » du e-commerce lors d’expériences dans des cabinets précédents, notamment chez Grant Thornton, et a réalisé son mémoire du DEC sur ce sujet.
A cette occasion, il constate :
Une fois le DEC en poche, Amine crée donc son cabinet pour répondre à ce besoin du marché.
Les clients qu’accompagne Amine sont particulièrement jeunes : ils ont entre 18 et 30 ans en moyenne, et ont naturellement une très forte appétence pour le digital. « Ils cherchent beaucoup de réactivité », explique-t-il. Exit les mails, Amine communique avec eux principalement via WhatsApp.
Beaucoup sont implantés à l’étranger, ou traitent avec des partenaires et des fournisseurs hors de France (en Chine notamment).
Outre l’accompagnement classique (tenue de la comptabilité, production des bilans …), Amine et son équipe sont très sollicités pour du conseil en matière de fiscalité internationale, notamment sur la TVA. Ils accompagnent également les clients sur des problématiques de propriété intellectuelle, de conformité RGPD … Les sujets sont variés.
Ces clients majoritairement jeunes et avec peu d’expérience professionnelle antérieure attendent également de leur expert-comptable qu’il les aide à endosser leur rôle de chef d’entreprise.
Au final, avec cette forte spécialisation et ce côté « couteau suisse », Amine estime se consacrer aujourd’hui 50% au conseil. Et les clients sont prêts à y mettre le prix.
Côté recrutement, la spécialisation du cabinet dans le e-commerce attire les jeunes candidats, bien sûr, mais peu sont déjà formés aux spécificités du secteur. Amine alloue donc un temps important à leur formation : une constante dans les cabinets fortement spécialisés.
Enfin, bien conscient que le monde du web et du e-commerce évolue très vite, Amine a par ailleurs investi dans un cabinet d’expertise comptable en ligne, avec un positionnement généraliste … pour se prémunir de tout retournement indésirable du marché. Une décision sage, qui montre sa connaissance fine du secteur et de ses risques.
Bonne écoute !